Vendredi 6 avril, Sonic Protest cellule Rémoise, chapiteau du Temps des Cerises
Après une manutention de l’extrême menée courageusement par les préposés du jour (rappelons l’exemplarité du bilan carbone de la distro micr0lab, transportée à pied, cheval, vélo, brouette, train, et le plus souvent au bout des bras), la distro arrive à 18h34 pile au Temps des Cerises. L’artiste officiel Facile aura été rejoint au bord du canal par les Forces mulabiennes afin de déployer le dispositif en bon ordre.
Programmation musicale de haute volée, avec l’ami Sam Callow ici métamorphosé en trouvère saxon laptopisé et banjeifié, puis ce sera le tour de Thomas Bonvallet, aka L’Ocelle Mare et ex Cheval de Frise, complètement défrisant dans ses circonvolutions de folk expérimentale : musique très personnelle, toujours surprenante et très musicale — assurément la claque de la soirée —, puis la soirée se conclura glorieusement par les fameux argentins-bordelais de Radikal Satan, ayant déja foulé le sol champardenais et marqué les esprits d’icelui, augmentés ce soir, miraculeusement et ponctuellement de L’Ocelle Mare, pour le plus grand bonheur des amateurs présents ce soir. Un tonnerre d’applaudissements, la dernière gorgée de bière et autres plaisirs minuscules, et hop, direction l’Ecluse pour les plus courageux, ou commencent les sets furieux de Doomsisters et Ptit Chacal. A noter, cette belle concordance entre 2 lieux sur 2 esthétiques pourtant bien différentes ; un bon exemple de solidarité évènementielle par les animateurs du Reims alternatif !
Au menu, des distros variés : Bimbo tower en formule "voyage", livres d’histoire locale du rock & sérigraphies de TTDMRT par Julien Rouyer — feu Reims Punk & Roll —, distros perso des artistes, ainsi que vos humbles serviteurs, qui présentent pour la première fois le travail de Ferns, excellent label de field-recording, publiant des artistes tels que Francesco Lopez et Daniel Mensche.
Egalement, de nouveaux puzzles de l’imprononçable Confuzzled, à peine revenu de son salon de créateurs poitevins. Et comme en France, tout fini par des chansons, la distro ira donc se promener du côté de l’Ecluse, ou l’avancement de la soirée ne permettra malheureusement pas le déploiement, mais ou les Préposés du jour sauront jouir du salutaire et légendaire confort du lieu pour reconstituer leur forces et se préparer au mieux à la transition géographique.
Alors, y’a pas qu’à Paris qu’il se passe des trucs, hein ! Vive la décentralisation !
(à ce propos, coup d’oeil à un festival dijonno-parisien, le Humanist Records Festival.)
Dimanche 15 avril, Sonic Protest canal historique, Mains d’Oeuvres, St Ouen
Où l’on retrouve nos héros mulabiens, toujours en bonne compagnie des Bimbo Tower et Macario, mais cette fois ci également des excellents labels expé doubtfulsounds, stembogen, du label d’archéologues du rock Mémoire neuve, ainsi que des adorables Ballades sonores.
Si nos colporteurs n’ont pas jouis suffisamment des gigs pour vous en faire un compte rendu intéressant, nous vous renvoyons vers les vidéos et liens sur le site des mains d’œuvres. Ce que l’on peut vous dire avec certitude c’est que :
- Ghetto Blastard c’était über-noise, maximum volume et robe-de-chambresque.
- Electric Manchakou, ils se sont pas reformés pour beurrer les sandwiches.
- L’installation de Lucas Abela, aka Justice Yeldham — voir l’opération dite « Bandes de copains » chez Etherreal — , aura été éprouvante pour les oreilles des colporteurs (le stand micr0lab était installé pile dans l’axe de diffusion du Fender Deville (Qu’est-ce ?) : ce fût sans conteste la distro la plus noise du monde — écouter ici —). Les Préposés du lab, en hommes de goûts et néanmoins soucieux de la santé auditive de chacun, auront su régulièrement prendre l’initiative de participer à la performance en agissant sur le bouton de volume, et ce à la satisfaction générale des autres colporteurs. Mention spéciale aux deux jeunes noiseux en herbe qui nous ont gratifié sans relâche de leur expérimentations soniques (destruction de K7 + ballons qui explosent) jusqu’à ce que leur pourtant débonnaires parents décrètent le « ça-suffit-maintenant-on-s’en-va-vous-avez-fini-vos-devoirs-pour-demain ».
D’autres faits :
- excellente ambiance, plein de gens gentils, de bonnes crèpes, les bières finalement pas si chères pour un évènement parisien…
- … des verres consignés, une orga au poil, un lieu toujours aussi agréable, l’impression tranquille d’être un dimanche où l’on ne travaille pas le lendemain.
- une distribution de nourriture gratuite (les excédents du catering des artistes) qui nous a particulièrement marqué car on ne voit pas souvent ce genre de geste pourtant simple sur de « gros » évènements, ou on aurait plutôt tendance à préférer jetter la nourriture que de faire perdre de l’argent aux revendeurs de sandwiches. Comme quoi le DIY et la générosité c’est compatible avec les lieux institutionnels et branchés, ou du moins possible ailleurs que dans des squats. Chapeau les gars, micr0lab vous aime, et pourtant on a pas eu de rata libre !
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Un grand bravo à tous les organisateurs de ce bel évènement ! Vive le rock ! A l’année prochaine !